
NAŠE PRIČE
L'émigré
Sofia
- 05.12.2018Connaissez-vous ces matins d'août?
De Mistral aux criques de Porquerolles
avec ses rides et une duvette autour des pieds?
Ou encore les motos en bataille,
Au pied des édifices qui nous aveuglaient?
Malgré que le reflet est toujours le même,
Le voyage a pâli le jus des pêches.
Cette mer qui a coloré les automnes,
Ne reconnaît plus les brassards sur les voiles.
Tel le crabe d'eau douce assommé
Par des gosses jouant au polo
Vous espérez un enlacement.
À lisière d'étendues de riz,
Se vidant progressivement d'eau.
J'ai abandonné quatre fois mes valises,
Mon jeu de clefs a davantage d'embases deplantées,
J'ai vendu mon lit à un autre étranger;
Et pour tout foyer,
Seul ton balcon éteint j'ai gardé.




Poet & Photographer: Sofia Enault de Cambra
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